Crée le : 15 janvier 2025
Modifié le : 13 février 2025 à 8:56:37
Communiqué à propos de l’affaire Pierre Palmade et de l’addiction.
Pierre Palmade et le poids des addictions : un appel à la prévention et à une meilleure prise en charge.
Les propos tenus par Pierre Palmade lors de son procès, où il a évoqué ses 35 années de lutte contre des addictions destructrices et sa consommation de 3-MMC en intraveineuse, mettent en lumière une réalité douloureuse : l’addiction est une maladie complexe, encore trop souvent mal comprise et stigmatisée.
Il est important de rappeler ici que cette réflexion ne porte pas sur les actes graves qu’il a commis en prenant le volant sous l’emprise de substances. La justice s’exprime sur ce volet, et il ne s’agit pas de les excuser ou de les minimiser. Mais son témoignage sur son parcours de dépendance appelle à une prise de conscience collective sur un enjeu de santé publique majeur : l’addiction n’est pas un choix. C’est une pathologie qui isole, détruit et peut mener à des drames, pour la personne touchée comme pour son entourage.
Il est trop facile de réduire une personne malade à ses comportements, en oubliant que derrière les actes, il y a une souffrance profonde et un besoin d’aide. La criminalisation des personnes dépendantes, souvent perçues comme des délinquants ou des irresponsables, ne fait qu’aggraver leur isolement et freiner leur accès aux soins. Au contraire, nous devons replacer le débat là où il appartient : dans le champ de la santé publique.
Les addictions, qu’elles concernent des drogues de synthèse comme la 3-MMC ou d’autres substances, nécessitent :
- Une prévention ambitieuse, dès le plus jeune âge, pour sensibiliser aux risques et aider à identifier les signes de dépendance.
- Un renforcement des structures de soins spécialisées, afin de garantir un accès égalitaire et rapide à des prises en charge adaptées, sans stigmatisation ni culpabilisation.
- Une approche humaine et bienveillante, qui permette aux personnes concernées de sortir du cercle vicieux de la honte et de la marginalisation.
En écoutant les témoignages comme celui de Pierre Palmade, nous avons l’opportunité de nous interroger sur la manière dont notre société répond aux défis de l’addiction. Ces parcours ne sont pas des histoires isolées. Ils reflètent un échec collectif : celui de ne pas avoir su prévenir, accompagner et soigner à temps.
Loin de chercher à excuser ou justifier les actes commis sous l’emprise de substances, ce débat devrait porter sur une question fondamentale : comment éviter que d’autres vies ne soient brisées, à cause d’une maladie qui peut être prise en charge si l’on y met les moyens nécessaires.
Nous devons changer de regard : l’addiction est une maladie, pas une faiblesse morale. C’est par la prévention, la prise en charge et l’accompagnement que nous pourrons réellement répondre à ce fléau et éviter de nouveaux drames.
Sébastien | Président de Chems Pause.
Jean-Patrick | Secrétaire de Chems Pause.